Le toucher pianistique

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II. LE TOUCHER ET LA TECHNIQUE


B. Origine et évolution de la technique du piano

4. La technique moderne

   

Après cette période centrée sur l’expérimentation autour du geste pianistique, il y eut un retour à un conseil que donnait déjà Franz Liszt : « Écoutez-vous ! » Ce fut pour Karl Leimer, Walter Gieseking et Heinrich Neuhaus que nous évoquerons plus longuement au chapitre suivant, l’occasion de publier des écrits proposant des méthodes basées sur l’entraînement de l’oreille. Pour eux, l’ouïe est indispensable pour réaliser le lien entre la conception de l’idée musicale, telle qu’elle est imaginée par le pianiste et la sonorité telle qu’il la réalise à travers la sensation du geste pianistique. Le pianiste doit mettre en relation une inflexion musicale choisie et un geste confortable, aisé. Pour réussir cette adéquation, le pianiste doit réfléchir au moyen de trouver le geste, le mouvement, le doigté qui lui permettra de jouer le passage qui lui pose problème. C’est la technique, telle qu’elle reste enseignée aujourd’hui. Elle ne perd jamais le contact avec la littérature pianistique et la qualité d’écoute du pianiste est un des points le plus important dans le travail de la technique.

Citons encore deux ouvrages pédagogiques : l’un d’Alfred Cortot et l’autre de Marguerite Long, publiés dans la première moitié du XXe siècle. Ils offrent une nouvelle dimension à l’enseignement en prenant en compte la personnalité de leurs élèves. Même si cela était présent déjà à l’esprit de certains pédagogues, cela n’était pas intégré ni formulé dans les méthodes publiées jusqu’alors. Sans aucune innovation sur le plan du travail technique, ces deux pédagogues s’interrogent sur le rôle déterminant de la personnalité dans le jeu pianistique.


Aujourd’hui, toutes les considérations sur la technique s’appuient sur l’idée que les gestes pianistiques s’apprennent et doivent être en accord avec les expériences de nos gestes quotidiens (c’est la visée du geste naturel). Un geste appris et assimilé, s’adapte à l’individu qui le fait sien en fonction de sa morphologie et de son tempérament. Au-delà de la méthode, il y a, dans l’enseignement actuel de la technique, une tolérance et un espace de liberté qui s’efforce de respecter la singularité de chaque pianiste.


En résumé : la technique pianistique vit le jour lorsque l’instrument acquit ses lettres de noblesse. Dans un premier temps, le travail de la technique concerna uniquement la main et les doigts, même si, sans en avoir conscience, les pianistes utilisaient déjà le poids de leur corps lorsqu’ils jouaient.

Ce fut précisément ce qui intéressa les pianistes de la période suivante : prendre conscience des différents gestes sollicités dans le jeu du piano. Après des tentatives parfois extrêmes, le jeu des pianistes put faire le tri dans ces différentes recherches et retrouva le naturel qu’il avait perdu mais enrichi de l’expérience de leurs prédécesseurs.

Dégagé du geste, l’enseignement se trouva disponible pour mettre en place des méthodes destinées à rendre performantes les qualités auditives, musicales et personnelles du pianiste.





13 Gerd Kaemper définit la technologie comme la théorie de la technique.



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